De puissantes vagues s’écrasent sur les roches où un bateau à la grand-voile arrachée repose, à la pointe du Conguel, à Quiberon (Morbihan). Ce mardi 9 mai, les rafales atteignent une trentaine de nœuds. De nombreux moutons sont visibles sur les vagues déferlantes.
Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) déclenche la station SNSM de Quiberon. Les sauveteurs partent sur leur nouveau semi-rigide SNS 7–019. Ils arrivent rapidement sur zone. Le voilier est pris dans les rochers. Le courant est puissant : il va falloir nager. Gaël Dubouchet n’hésite pas un instant. Cela fait treize mois qu’il a rejoint la SNSM. « C’était la deuxième fois que j’allais à l’eau, note le sauveteur de 50 ans. J’ai nagé une centaine de mètres en profitant du courant pour atteindre l’embarcation. »
Gaël monte difficilement sur le voilier à cause des vagues. Il y parvient après quelques minutes. À bord, le skipper, groggy, lui explique avoir perdu connaissance après un choc à la tête avec son mât à la suite d’un empannage – un virement de bord brutal. Son embarcation a ensuite dérivé pendant qu’il était inconscient. Le sauveteur prend le temps d’examiner la victime avant de penser à son évacuation.
Évacuer la victime à travers les rochers
« Les rochers étaient très proches de la plage, donc j’ai décidé de sortir le plaisancier de ce côté, explique le sauveteur. De plus, les pompiers étaient prévenus et l’attendaient sur le sable. » Il faut se remettre à l’eau pour atteindre les roches les plus proches du bord. La tâche est laborieuse tant le ressac mène la vie dure au sauveteur. Il doit contourner minutieusement les épis rocheux en résistant au courant et en protégeant la victime.
L’évacuation est un succès. Les pompiers prennent en charge le navigateur. Gaël est soulagé mais n’en a pas encore fini avec le voilier. « Je suis retourné une seconde fois dans l’embarcation pour récupérer des effets personnels du naufragé, notamment les papiers du bateau », précise-t-il.
Un problème subsiste : le voilier échoué. Le CROSS contacte les bénévoles pour le déséchouer. La marée montante devance les sauveteurs et remet le bateau à flot. Il ne reste plus qu’à l’attacher au semi-rigide SNS 7–019 et à le remorquer jusqu’au port. Gaël se sera remis à l’eau. Une troisième fois.